Mathys : "Que fais-tu dans la vie ?"
Lilian : "Je suis expert en no-code automation. Dans le no-code il y a plusieurs aspects, tu as ce qui va te servir à créer visuellement un site internet, une application mobile, des choses comme ça et tu as une partie qu'on ne voit pas qui est l'automatisation. Et moi, je suis vraiment expert là-dessus. Ça se traduit sur deux outils : Airtable et Make (anciennement Integromat).
Pour expliquer ce que c’est que le no-code automation. Je vais prendre un exemple : imagine une grosse boîte qui souhaite aborder des nouveaux employés. Telle personne arrive à tel poste. Ce nouvel employé a besoin de tel accès à tel outil, de tel accès à telle page Notion, d'aller dans tel Slack, etc. Il faut savoir que dans une entreprise, il y a quelqu'un qui va faire tout ça manuellement. Il va entrer les mails dans les comptes, les créer, etc. Moi, ce que je fais, c'est d’automatiser tout ce processus. Je ne veux plus faire ça à la main, je ne veux plus créer d'erreur et donc je peux automatiser avec Make ou Airtable. Avant l’apparition de ces outils, ce n'était pas possible, il fallait développer des automatisations sur mesure et on n'allait pas investir des milliers d'euros pour ça."
Mathys : "J'ai vu aussi que tu étais créateur de contenu sur LinkedIn. À quoi ça te sert exactement ?"
Lilian : "Pour t'expliquer, c'est pendant le confinement que je suis devenu freelance. Il faut savoir que de mes 20 ans à 30 ans, j'ai fait plein de petits boulots jusqu’à devenir cadre à 30 ans et avoir plus de responsabilités. Ensuite il y a eu le confinement, je m'ennuyais et c'est là que je suis arrivé dans la vague du no-code. Et un truc qui est important à savoir, c'est que dans cette niche-là, comme ce n'est pas un marché qui est très mature, on ne peut pas y aller de façon conventionnelle. La prospection, les choses comme ça ne suffit pas. Parce que mes clients ne comprennent pas ce que je fais, c'est assez dur à expliquer. C’est un marché où la demande est forte, mais personne n'a encore mis de mots clairement là-dessus. Le fait de créer du contenu, ça m'a permis de vulgariser ce que je fais et de rencontrer des partenaires, pas seulement des clients potentiels."
Mathys : "J'ai vu aussi sur LinkedIn que tu t'es formé à d'autres compétences, notamment Python, c’est clairement du code. Tu as un projet lié à Python ?"
Lilian : "Quand tu commences un peu à maîtriser le no-code, tu peux aller plus loin encore grâce au code. Par exemple, la création de sites web avec Webflow. Tu prends quelqu'un qui est très bon en HTML CSS, qui est développeur de base. Sur Webflow il va vraiment faire des trucs de ouf par rapport à quelqu'un qui apprend sans connaissance de base. Tu prends quelqu'un très bon en JavaScript, il va pouvoir te faire des trucs assez bien sur Bubble et tu prends un développeur backend, tu le mets sur Make là aussi, il sera très à l'aise. Moi j'ai fait l'inverse, j’ai commencé par le no-code. En fait, il y a un plafond de verre sur les outils. Et aujourd'hui, le fait d'apprendre Make et d'essayer de maîtriser l'outil, je commence à développer la façon de penser d'un codeur. Plus tu maîtrises l'outil, plus tu te rapproches du code. Donc, je me forme à Python, je n'ai pas encore un cas d'usage précis en fait à régler grâce à Python. Par contre, je sais que ça me permettra d’aller plus loin que Make. Et puis j’ai vraiment soif d’apprendre."
Mathys : "On va un peu parler de ta personnalité. Selon toi, c'est quoi les aspects de ton caractère qui t'ont amené à devenir expert en Make et Airtable ?"
Lilian : "Je n'ai pas été très loin dans mes études. Je me suis arrêté au bac. Après j'ai fait plein de petits boulots. En fait, dans ma tête, j'étais conditionné, le max que je pouvais faire c'était tel poste dans telle petite entreprise et c’est tout. Et puis je ne sais pas trop ce qui s'est passé, quand j'ai eu 30 ans, je me suis réveillé et je me suis dit : pourquoi il y a des gens qui gagnent bien leur vie en faisant ce qu’ils aiment ? Et pourquoi moi, ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qui fait la différence ? J'ai commencé à prendre de la hauteur et j'ai commencé à étudier le dénominateur commun des gens qui réussissent. Et j'ai remarqué que c'étaient des personnes curieuses, qui prennent des risques, qui n'ont pas peur de l'échec et qui n'ont pas ce plafond de verre que j’avais.
J’ai donc reproduit le comportement et le mindset de ces personnes-là. Ça peut paraître ridicule pour certains, mais j’ai réussi à avoir mon premier poste à responsabilité : manager dans une boutique alimentaire et à l'époque, c'était un truc de ouf pour moi. Quand j'ai eu le poste, je n'avais jamais managé une équipe, je ne savais même pas dans quoi je mettais les pieds. Alors j'ai acheté le bouquin “Manager pour les nuls”. Et en fait j’ai kiffé le fait d'aller dans un truc que je ne connaissais pas. Je ne voulais pas donner la possibilité à quelqu'un d'autre que moi-même d'en apprendre plus sur le sujet. Je me suis formé tout seul, j'ai lu le bouquin, je suis allé sur le terrain et j'ai performé. Au bout d'un an, on m'a demandé d'aller dans un autre magasin, un peu plus gros, pour gérer une équipe un peu plus grosse, parce que j'ai appliqué les méthodes. À ce moment-là, j’avais vraiment dépassé le plafond de verre que je m’étais imposé un an plus tôt. Ensuite j'ai eu un autre poste en tant que commercial dans une startup. Et là, c'est pareil, j’ai appris le marketing et j'ai commencé à automatiser des choses. J’ai commencé à me dire que je pouvais prendre n’importe quel sujet et commencer à le maîtriser en me formant moi-même. Je suis convaincu qu'on peut, grâce à Internet, devenir qui on veut. Tout est accessible gratuitement. Pourquoi s'en passer ? Pourquoi se limiter ?"
Mathys : "ça, ce sont les bons aspects de sa personnalité. Mais, il y a forcément des défauts qui t’ont freiné dans la vie. "
Lilian : "Ouais, clairement. C'était surtout au début. Maintenant, j'ai réussi un peu à me canaliser. Mais des fois, j'étais sur trop de sujets en même temps. Je n’arrivais pas trop à garder le focus. Par exemple, pendant le confinement, je suis passé par plein de choses, j'ai essayé de faire du design, après du growth, après j’ai été closeur. Je n'arrivais pas vraiment à me canaliser. Du coup, ça m’a fait faire 20 % de plein de trucs. Mais maintenant ça va mieux. Pour ceux qui sont comme moi, je vous conseille le livre The one thing.
Et un autre défaut, c'est mon manque de patience aussi. Je pense que ça va bien ensemble. J’étais trop pressé, ça m’a fait lâcher des projets qui duraient trop longtemps."
Mathys : "Et au niveau de ton quotidien, c'est quoi ta routine ?"
Lilian : "Ben écoute, ç'a changé. Depuis début avril, j'ai un poste en salarié chez Jellysmack en tant que no-code Engineer. En fait, je fais la même chose que ce que je faisais pour mes clients, sauf que là, je vais le faire en interne. Jellysmack, ils aident les créateurs de médias, sur YouTube ou autre. Par exemple, un gros créateur, genre Squeezie, toute son audience va être sur YouTube. Jellysmack va arriver et lui dire : écoute, ce serait bien que tu sois aussi sur Facebook, TikTok, Snapchat et Twitter. Là où il y a de la vidéo. Le problème, c'est que toi, quand tu es créateur et que tu fais que du YouTube, tu n'as pas le temps d'aller reprendre les vidéos, les reformater et rééditer sur chaque réseau. Parce que ce ne sont pas les mêmes règles sur chaque plateforme. Et ça, c'est jellysmack qui va le faire pour toi contre une partie de la rémunération. Je travaille avec une dizaine de personnes et aide la boîte à scaler.
Et donc mes journées quand j'étais freelance. Le matin, je faisais la production, les projets. C'est là que tu as le plus d'énergie. Puis l’aprèm. C'est là où je prenais des calls de prospects ou de clients, etc. Je passais pas mal de temps à me former aussi. 1 à 2 h par jour. C’est important, si tu arrêtes d'apprendre, tu es fini, ça va tellement vite. Il y a toujours des nouvelles choses, des nouvelles technos. Tu ne peux jamais dire que tu connais tout. D'un mois à l'autre, ça change et tu dois te former au moins 2 ou 3 h par semaine. Je pense que les clients, ils cherchent plus des sous-traitants. Pour de la sous traitance, ils vont prendre dans un pays étranger. Ils cherchent de l'expertise auprès des freelances."
Mathys : "En étant ton propre patron, est-ce que tu arrivais toujours à garder la motivation tous les jours de faire le taf ? Et est-ce que tu as des tips pour être plus productif ?"
Lilian : "Alors en fait, de par mon métier, quasiment tout était automatisé. Je faisais que les choses qui me passionnaient, c'est-à-dire produire.
Je ne me suis jamais mis la pression. Il y a des semaines, je carburais à fond et il y a des semaines où j'étais devant la PS5 une bonne partie de la journée. Et justement je suis freelance, je suis libre. Donc si à un moment je n'étais pas bien, je n'avais pas envie de travailler, je ne m'en voulais pas parce que ça signifiait que je n’avais pas un objectif cette semaine à réaliser. Et franchement quand tu n'as pas d'objectif, à quoi bon aller à fond? Et pour être productif, il faut vraiment que tu aies un objectif concret, soit par jour, soit par semaine. Ce qui est important, ce n'est pas le nombre d'heures que tu vas passer à faire des choses, c'est quelles sont les choses qui font que si tu les réalises, tu seras satisfait de ta journée.
Quand tu as un objectif, tu mettras les efforts nécessaires pour y arriver."
Mathys : "Est-ce que tu as eu un peu de mal à gérer ta vie pro et ta vie perso ?"
Lilian : "Énormément de mal. Bizarrement, c'est quand ç'a commencé à marcher. C'est en avril 2021 où j’ai réellement commencé à performer. C'est là où je n'ai pas géré. Je n'ai pas géré parce que justement, rien n'était automatisé pour l'instant. Je n'étais pas encore vraiment expert en automatisation. Je prenais des calls pour rien, je faisais plein de choses qui ne m'apportaient rien, ou qui ne m'apportaient pas tout de suite. Et donc le week-end, je culpabilisais de ne pas travailler. Je pensais que si je ne bossais pas 50 heures par semaine, je n’allais pas y arriver. Donc j'avais vraiment beaucoup de mal à gérer. Je n'allais pas à certains anniversaires, je n'allais pas à certaines soirées, je ne passais pas beaucoup de temps avec ma copine. C'était dur. À un moment, j'ai failli faire un burn out. C'était en juin 2021, j'ai passé trois jours chez un client en présentiel. C'était horrible parce que le truc n’avançait pas, le projet n'était pas du tout scopé, ça partait dans tous les sens. Je n'ai pas du tout aimé cette mission. C'est ça qui a été le déclic. Suite à ça, j’ai arrêté de dire oui à tous les projets. Ç'a mis du temps avant de s'équilibrer, mais maintenant ça va très, très bien."
Mathys : "As-tu quelques conseils ? Je vois beaucoup de gens sur LinkedIn qui commencent à se mettre dans le no-code ou dans l'automatisation. Ce sont des gens qui commencent. Si tu avais trois conseils à donner à ce type de personnes, ce serait quoi ?"
Lilian : "Alors le premier conseil, c'est de suivre ma formation. Parce que sincèrement, quand j'ai commencé à m'expertiser sur Make, il n'y avait rien. À l'époque, il n'y avait pas de formation, il n'y avait rien du tout. Ç'a mis énormément de temps. Cette formation, c'est la réponse que j'aurais donnée au moi d'il y a un an et demi et je pense que j'aurais pu aller beaucoup plus vite.
Le deuxième conseil, soyez curieux, je pense que c'est la plus grande qualité que vous pourriez avoir. En fait, tout est utile. N'aie pas peur de perdre ton temps à apprendre un truc qui ne va pas te servir. Ça te servira que ce soit sur Make, sur Airtable ou dans le no-code en général.
Et le troisième conseil. Entoure-toi de gens qui sont passionnés. Nous, on a une grosse communauté dans le no-code (No-code France) On est plus de 7000 personnes sur un Slack. On a tous cette passion. Ça m'a beaucoup aidé, moi personnellement. C'est une très, très belle communauté, il y a pratiquement tous les outils dessus organisés par channel. Tout le monde peut y aller. Tous les gens du no-code ils vont tous là-bas pour se former, pour échanger. On parle de tout, de rien. Il y a des apéros tous les premiers mercredis du mois. Je l'ai vu grandir, quand je l'ai rejoint, ils étaient 4000. Maintenant, on est 8000. Franchement, c'est un peu the place to be.
Mais voilà, ce sont mes trois conseils. Se former, être curieux et s'entourer."
Mathys : "Et si on veut ta formation Make, où va-t-on ?"
Lilian : "Tu vas sur contournement.io. Contournement, c'est deux fondateurs, Alexis Kovalenko et Erwan Kezzar. Ils font des formations en ligne très accessibles en termes de pricing sur l’écosystème no-code. Si demain tu veux devenir expert d’un outil et pouvoir vendre tes compétences à d’autres entreprises, tu peux aller sur contournement.io. Et sur le site il y a ma formation sur Make."
Mathys : "Merci beaucoup de ta participation au premier podcast Qui es-tu freelance ? J'espère que tu as passé un bon moment."
Lilian : "Excellent, merci, à toi aussi."
Mathys : "Je t'en prie, à très bientôt."
Lilian : "À bientôt."
Écrit par Mathys Thorin
Mathys : "Que fais-tu dans la vie ?"
Lilian : "Je suis expert en no-code automation. Dans le no-code il y a plusieurs aspects, tu as ce qui va te servir à créer visuellement un site internet, une application mobile, des choses comme ça et tu as une partie qu'on ne voit pas qui est l'automatisation. Et moi, je suis vraiment expert là-dessus. Ça se traduit sur deux outils : Airtable et Make (anciennement Integromat).
Pour expliquer ce que c’est que le no-code automation. Je vais prendre un exemple : imagine une grosse boîte qui souhaite aborder des nouveaux employés. Telle personne arrive à tel poste. Ce nouvel employé a besoin de tel accès à tel outil, de tel accès à telle page Notion, d'aller dans tel Slack, etc. Il faut savoir que dans une entreprise, il y a quelqu'un qui va faire tout ça manuellement. Il va entrer les mails dans les comptes, les créer, etc. Moi, ce que je fais, c'est d’automatiser tout ce processus. Je ne veux plus faire ça à la main, je ne veux plus créer d'erreur et donc je peux automatiser avec Make ou Airtable. Avant l’apparition de ces outils, ce n'était pas possible, il fallait développer des automatisations sur mesure et on n'allait pas investir des milliers d'euros pour ça."
Mathys : "J'ai vu aussi que tu étais créateur de contenu sur LinkedIn. À quoi ça te sert exactement ?"
Lilian : "Pour t'expliquer, c'est pendant le confinement que je suis devenu freelance. Il faut savoir que de mes 20 ans à 30 ans, j'ai fait plein de petits boulots jusqu’à devenir cadre à 30 ans et avoir plus de responsabilités. Ensuite il y a eu le confinement, je m'ennuyais et c'est là que je suis arrivé dans la vague du no-code. Et un truc qui est important à savoir, c'est que dans cette niche-là, comme ce n'est pas un marché qui est très mature, on ne peut pas y aller de façon conventionnelle. La prospection, les choses comme ça ne suffit pas. Parce que mes clients ne comprennent pas ce que je fais, c'est assez dur à expliquer. C’est un marché où la demande est forte, mais personne n'a encore mis de mots clairement là-dessus. Le fait de créer du contenu, ça m'a permis de vulgariser ce que je fais et de rencontrer des partenaires, pas seulement des clients potentiels."
Mathys : "J'ai vu aussi sur LinkedIn que tu t'es formé à d'autres compétences, notamment Python, c’est clairement du code. Tu as un projet lié à Python ?"
Lilian : "Quand tu commences un peu à maîtriser le no-code, tu peux aller plus loin encore grâce au code. Par exemple, la création de sites web avec Webflow. Tu prends quelqu'un qui est très bon en HTML CSS, qui est développeur de base. Sur Webflow il va vraiment faire des trucs de ouf par rapport à quelqu'un qui apprend sans connaissance de base. Tu prends quelqu'un très bon en JavaScript, il va pouvoir te faire des trucs assez bien sur Bubble et tu prends un développeur backend, tu le mets sur Make là aussi, il sera très à l'aise. Moi j'ai fait l'inverse, j’ai commencé par le no-code. En fait, il y a un plafond de verre sur les outils. Et aujourd'hui, le fait d'apprendre Make et d'essayer de maîtriser l'outil, je commence à développer la façon de penser d'un codeur. Plus tu maîtrises l'outil, plus tu te rapproches du code. Donc, je me forme à Python, je n'ai pas encore un cas d'usage précis en fait à régler grâce à Python. Par contre, je sais que ça me permettra d’aller plus loin que Make. Et puis j’ai vraiment soif d’apprendre."
Mathys : "On va un peu parler de ta personnalité. Selon toi, c'est quoi les aspects de ton caractère qui t'ont amené à devenir expert en Make et Airtable ?"
Lilian : "Je n'ai pas été très loin dans mes études. Je me suis arrêté au bac. Après j'ai fait plein de petits boulots. En fait, dans ma tête, j'étais conditionné, le max que je pouvais faire c'était tel poste dans telle petite entreprise et c’est tout. Et puis je ne sais pas trop ce qui s'est passé, quand j'ai eu 30 ans, je me suis réveillé et je me suis dit : pourquoi il y a des gens qui gagnent bien leur vie en faisant ce qu’ils aiment ? Et pourquoi moi, ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qui fait la différence ? J'ai commencé à prendre de la hauteur et j'ai commencé à étudier le dénominateur commun des gens qui réussissent. Et j'ai remarqué que c'étaient des personnes curieuses, qui prennent des risques, qui n'ont pas peur de l'échec et qui n'ont pas ce plafond de verre que j’avais.
J’ai donc reproduit le comportement et le mindset de ces personnes-là. Ça peut paraître ridicule pour certains, mais j’ai réussi à avoir mon premier poste à responsabilité : manager dans une boutique alimentaire et à l'époque, c'était un truc de ouf pour moi. Quand j'ai eu le poste, je n'avais jamais managé une équipe, je ne savais même pas dans quoi je mettais les pieds. Alors j'ai acheté le bouquin “Manager pour les nuls”. Et en fait j’ai kiffé le fait d'aller dans un truc que je ne connaissais pas. Je ne voulais pas donner la possibilité à quelqu'un d'autre que moi-même d'en apprendre plus sur le sujet. Je me suis formé tout seul, j'ai lu le bouquin, je suis allé sur le terrain et j'ai performé. Au bout d'un an, on m'a demandé d'aller dans un autre magasin, un peu plus gros, pour gérer une équipe un peu plus grosse, parce que j'ai appliqué les méthodes. À ce moment-là, j’avais vraiment dépassé le plafond de verre que je m’étais imposé un an plus tôt. Ensuite j'ai eu un autre poste en tant que commercial dans une startup. Et là, c'est pareil, j’ai appris le marketing et j'ai commencé à automatiser des choses. J’ai commencé à me dire que je pouvais prendre n’importe quel sujet et commencer à le maîtriser en me formant moi-même. Je suis convaincu qu'on peut, grâce à Internet, devenir qui on veut. Tout est accessible gratuitement. Pourquoi s'en passer ? Pourquoi se limiter ?"
Mathys : "ça, ce sont les bons aspects de sa personnalité. Mais, il y a forcément des défauts qui t’ont freiné dans la vie. "
Lilian : "Ouais, clairement. C'était surtout au début. Maintenant, j'ai réussi un peu à me canaliser. Mais des fois, j'étais sur trop de sujets en même temps. Je n’arrivais pas trop à garder le focus. Par exemple, pendant le confinement, je suis passé par plein de choses, j'ai essayé de faire du design, après du growth, après j’ai été closeur. Je n'arrivais pas vraiment à me canaliser. Du coup, ça m’a fait faire 20 % de plein de trucs. Mais maintenant ça va mieux. Pour ceux qui sont comme moi, je vous conseille le livre The one thing.
Et un autre défaut, c'est mon manque de patience aussi. Je pense que ça va bien ensemble. J’étais trop pressé, ça m’a fait lâcher des projets qui duraient trop longtemps."
Mathys : "Et au niveau de ton quotidien, c'est quoi ta routine ?"
Lilian : "Ben écoute, ç'a changé. Depuis début avril, j'ai un poste en salarié chez Jellysmack en tant que no-code Engineer. En fait, je fais la même chose que ce que je faisais pour mes clients, sauf que là, je vais le faire en interne. Jellysmack, ils aident les créateurs de médias, sur YouTube ou autre. Par exemple, un gros créateur, genre Squeezie, toute son audience va être sur YouTube. Jellysmack va arriver et lui dire : écoute, ce serait bien que tu sois aussi sur Facebook, TikTok, Snapchat et Twitter. Là où il y a de la vidéo. Le problème, c'est que toi, quand tu es créateur et que tu fais que du YouTube, tu n'as pas le temps d'aller reprendre les vidéos, les reformater et rééditer sur chaque réseau. Parce que ce ne sont pas les mêmes règles sur chaque plateforme. Et ça, c'est jellysmack qui va le faire pour toi contre une partie de la rémunération. Je travaille avec une dizaine de personnes et aide la boîte à scaler.
Et donc mes journées quand j'étais freelance. Le matin, je faisais la production, les projets. C'est là que tu as le plus d'énergie. Puis l’aprèm. C'est là où je prenais des calls de prospects ou de clients, etc. Je passais pas mal de temps à me former aussi. 1 à 2 h par jour. C’est important, si tu arrêtes d'apprendre, tu es fini, ça va tellement vite. Il y a toujours des nouvelles choses, des nouvelles technos. Tu ne peux jamais dire que tu connais tout. D'un mois à l'autre, ça change et tu dois te former au moins 2 ou 3 h par semaine. Je pense que les clients, ils cherchent plus des sous-traitants. Pour de la sous traitance, ils vont prendre dans un pays étranger. Ils cherchent de l'expertise auprès des freelances."
Mathys : "En étant ton propre patron, est-ce que tu arrivais toujours à garder la motivation tous les jours de faire le taf ? Et est-ce que tu as des tips pour être plus productif ?"
Lilian : "Alors en fait, de par mon métier, quasiment tout était automatisé. Je faisais que les choses qui me passionnaient, c'est-à-dire produire.
Je ne me suis jamais mis la pression. Il y a des semaines, je carburais à fond et il y a des semaines où j'étais devant la PS5 une bonne partie de la journée. Et justement je suis freelance, je suis libre. Donc si à un moment je n'étais pas bien, je n'avais pas envie de travailler, je ne m'en voulais pas parce que ça signifiait que je n’avais pas un objectif cette semaine à réaliser. Et franchement quand tu n'as pas d'objectif, à quoi bon aller à fond? Et pour être productif, il faut vraiment que tu aies un objectif concret, soit par jour, soit par semaine. Ce qui est important, ce n'est pas le nombre d'heures que tu vas passer à faire des choses, c'est quelles sont les choses qui font que si tu les réalises, tu seras satisfait de ta journée.
Quand tu as un objectif, tu mettras les efforts nécessaires pour y arriver."
Mathys : "Est-ce que tu as eu un peu de mal à gérer ta vie pro et ta vie perso ?"
Lilian : "Énormément de mal. Bizarrement, c'est quand ç'a commencé à marcher. C'est en avril 2021 où j’ai réellement commencé à performer. C'est là où je n'ai pas géré. Je n'ai pas géré parce que justement, rien n'était automatisé pour l'instant. Je n'étais pas encore vraiment expert en automatisation. Je prenais des calls pour rien, je faisais plein de choses qui ne m'apportaient rien, ou qui ne m'apportaient pas tout de suite. Et donc le week-end, je culpabilisais de ne pas travailler. Je pensais que si je ne bossais pas 50 heures par semaine, je n’allais pas y arriver. Donc j'avais vraiment beaucoup de mal à gérer. Je n'allais pas à certains anniversaires, je n'allais pas à certaines soirées, je ne passais pas beaucoup de temps avec ma copine. C'était dur. À un moment, j'ai failli faire un burn out. C'était en juin 2021, j'ai passé trois jours chez un client en présentiel. C'était horrible parce que le truc n’avançait pas, le projet n'était pas du tout scopé, ça partait dans tous les sens. Je n'ai pas du tout aimé cette mission. C'est ça qui a été le déclic. Suite à ça, j’ai arrêté de dire oui à tous les projets. Ç'a mis du temps avant de s'équilibrer, mais maintenant ça va très, très bien."
Mathys : "As-tu quelques conseils ? Je vois beaucoup de gens sur LinkedIn qui commencent à se mettre dans le no-code ou dans l'automatisation. Ce sont des gens qui commencent. Si tu avais trois conseils à donner à ce type de personnes, ce serait quoi ?"
Lilian : "Alors le premier conseil, c'est de suivre ma formation. Parce que sincèrement, quand j'ai commencé à m'expertiser sur Make, il n'y avait rien. À l'époque, il n'y avait pas de formation, il n'y avait rien du tout. Ç'a mis énormément de temps. Cette formation, c'est la réponse que j'aurais donnée au moi d'il y a un an et demi et je pense que j'aurais pu aller beaucoup plus vite.
Le deuxième conseil, soyez curieux, je pense que c'est la plus grande qualité que vous pourriez avoir. En fait, tout est utile. N'aie pas peur de perdre ton temps à apprendre un truc qui ne va pas te servir. Ça te servira que ce soit sur Make, sur Airtable ou dans le no-code en général.
Et le troisième conseil. Entoure-toi de gens qui sont passionnés. Nous, on a une grosse communauté dans le no-code (No-code France) On est plus de 7000 personnes sur un Slack. On a tous cette passion. Ça m'a beaucoup aidé, moi personnellement. C'est une très, très belle communauté, il y a pratiquement tous les outils dessus organisés par channel. Tout le monde peut y aller. Tous les gens du no-code ils vont tous là-bas pour se former, pour échanger. On parle de tout, de rien. Il y a des apéros tous les premiers mercredis du mois. Je l'ai vu grandir, quand je l'ai rejoint, ils étaient 4000. Maintenant, on est 8000. Franchement, c'est un peu the place to be.
Mais voilà, ce sont mes trois conseils. Se former, être curieux et s'entourer."
Mathys : "Et si on veut ta formation Make, où va-t-on ?"
Lilian : "Tu vas sur contournement.io. Contournement, c'est deux fondateurs, Alexis Kovalenko et Erwan Kezzar. Ils font des formations en ligne très accessibles en termes de pricing sur l’écosystème no-code. Si demain tu veux devenir expert d’un outil et pouvoir vendre tes compétences à d’autres entreprises, tu peux aller sur contournement.io. Et sur le site il y a ma formation sur Make."
Mathys : "Merci beaucoup de ta participation au premier podcast Qui es-tu freelance ? J'espère que tu as passé un bon moment."
Lilian : "Excellent, merci, à toi aussi."
Mathys : "Je t'en prie, à très bientôt."
Lilian : "À bientôt."
Écrit par Mathys Thorin